La distillerie à la particularité de produire deux alcools, l’alcool rectifié servant de matière première à la deuxième distillation produisant le gin Gin final. Depuis plusieurs années, la production de cet alcool neutre à base d’un moût de blé, d’orge et de seigle, également appelé alcool agricole, était le plus souvent délocalisé pour des raisons économiques. Le retour de la production du gin sur son milieu agricole d’origine et la politique de relocalisation permet de renouer avec cette pratique.
On retrouve donc sur le plan niveau rivière de la figure 13, à l’ouest de la butte, les différents espaces de la chaîne de manutention, avec notamment : les chambres de fermentation et de distillation, l’espace de dilution et d’embouteillage. Cette chaîne vient se terminer au plus proche de l’accès routier technique. Le bar de dégustation, quant à lui, prend place à l’autre bout de cette chaîne, à l’ouest, pour pouvoir s’ouvrir dans le jardin. Entre les alcôves, on retrouve des espaces de stockages liés aux champs productifs. Des stock verticaux, qui vont plutôt prendre la forme silo, gardent au sec les céréales et tandis qu’un système se développant plutôt sur la longueur permet la réserve des baies de genévriers. Cette technique, inspirée des horréos galiciens, va permettre plutôt qu’un séchage au soleil à forte température, un séchage par une aération naturelle plus lente, qui est préconisé pour préserver l’arôme de ces baies.
De l’autre côté de la butte, à l’est du plan, la serre botanique, que l’on retrouve également sur la coupe transversale en figure 15, profite du soleil du Sud Est pour être chauffée en partie haute et de l’inertie du socle maçonné pour stocker cette chaleur et garder le taux d’humidité nécessaire, suivant alors le principe des serres semi-enterrées traditionnelles.
Au niveau de la ligne ferroviaire en figure 14, le sol des quais publics se prolonge également à l’intérieur de la distillerie, offrant la possibilité d’établir une visite guidée de la distillerie. Ce parcours semi-public reste en surplomb des espaces de manutention ne perturbant ainsi pas la chaîne de production. Ce sol haut, est percé pour offrir la hauteur nécessaires à l’installation des colonnes des alambics, comme on a pu le voir précédemment sur la coupe transversale dans la chambre de distillation. Le bar, également, va se développer en double niveau pour profiter des vues et de la qualité spatiale apporté par le vide. Dans ce niveau de charpente, on retrouve des usages tels que des laboratoires de contrôle, d’élaboration de recette ou l’administration nécessitant une échelle plus domestique.
Pour conclure, l’ambivalence des façades longitudinales, que vous pouvez trouver en figure 16 et 17, permet de répondre à la diversité des paysages offerts par le site. Le rez de chaussé de la distillerie s’ouvre plutôt du côté nord en proximité avec les champs productifs, tandis que la rampe qui se dessine sur la façade sud permet de souligner le rôle infrastructurel du bâtiment.