L’évolution d’un tel territoire ne se formalise pas au travers d’un effort compris dans une temporalité finie et définie. C’est bien le caractère progressif de la ré-appropriation qui avance un accompagnement constant, dirigé vers les acteurs du site.
En conséquence d’un site encore trop pollué aujourd’hui, le désenclavement d’un tel territoire se fera donc progressivement, en marges des sites désindustrialisés. Ces marges revêtent une importance transitoire essentielle pour espérer ouvrir ces espace inaccessibles, jonctions entre milieux urbains et naturels.
En intégrant les dynamiques d’actualité au territoire existant, différentes propositions architecturales permettent de mettre en avant deux situations particulières, issues d’une réflexion commune. La première, en marges de Carrington, s’attache à une transformation par les sols hérités, quand la seconde débute une progressive migration urbaine de Partington vers les friches industrielles.
Ces deux approches se présentent finalement comme une aubaine quant au devenir de ce territoire délaissé. Aux marges de Carrington, l’importance de renforcer la mixité programmatique et la dimension domestique guident des réponses qui s’attachent à enrichir le quotidien de l’habitant. Cependant, en marges de Partington, le défi tend vers l’initiation d’une urbanisation progressive, où la ré-appropriation de la friche est permise par la mise en place d’un équipement publique à portée des habitants.
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Le premier axe d’intervention cherche à démontrer des manières de convertir des sols hérités. Les projets s’y attachant témoignent une des possibles mises en œuvre du système guide. En effet, c’est bien à partir de la qualité des sols que les usages sont incorporés, c’est-à-dire que la pratique paysagère et architecturale suit une logique de transformation. Ainsi, un inventaire d’actions menées s’enrichit à mesure que de nouveaux projets s’implantent, s’inspirant des derniers. En somme, la réactivation des sols hérités, situés en marge du cœur industriel permet de diversifier le paysage programmatique et favoriser une protection des sols non constitués.
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La seconde démarche se constitue à partir de marges liant la friche industrielle et le tissu urbain. La vocation d’une telle position est stratégique. En effet, c’est la jonction entre deux milieux aprioris opposés qui est recherchée. Un travail de suture urbaine vise à introduire un site enclavé dans le quotidien des habitants, créer des opportunités d’usages qui deviendront récurrentes à mesure que le site évolue. Ainsi, il s’agit d’une reconquête faite par les habitants. Les milieux se mêlent grâce à des dispositifs mis en place à un instant donné.
Par conséquent, ces deux types d’intervention ne s’attachent pas à une logique de plan mais s’appuie sur des méthodes souples pour faire face à l’adversité.
Malgré une certaine diversité quant aux procédés de ré-appropriation, chaque intervention vise à palier les problématiques de la crise de logement. De la réactivation de sols hérités à la mise en place d’une transition urbaine progressive, ces approches urbaines et architecturales tentent d’explorer les manières de fabriquer des espaces de vie dans un territoire de réclusion.