Archives par auteur Pierre Puybertier

Agora de la Mersey

Agora de la Mersey

PUYBERTIER PIERRE

Projet de fin d’études – EVAN – 2020

Dans la continuité de la coopérative agricole, en lien direct avec la ferme expérimentale vient prendre place la nouvelle Agora de la Mersey. Ce pôle, d’envergure métropolitaine vient ici émerger comme nouvelle porte d’entrée de ce site où les territoires des golfs ont laissé place à de vastes espaces productifs. Implanté sur un parking relais, entre une autoroute et le réseau de métrolink mancunien, le projet interroge sur nos modes de déplacements, de productions et de consommations.

Présentation du site

L’Agora de la Mersey vient terminer le cycle de la coopérative en transformant et expédiant les denrées reçues. Ce dernier maillon de la chaine vient ainsi regrouper une multitude d’acteurs, provenant de secteurs variés aussi bien publics que privés. Le projet permet de mettre en avant des denrées connues de tous, mais encore trop peu exploitées comme les produits issus d’une agriculture locale et raisonnée, mais également un artisanat qui se perd peu à peu, celui du tissage. Pour cela, un atelier vient voir le jour afin de traiter une ressource sous utilisée, la laine de mouton, celle-ci provenant directement de la ferme expérimentale.

Dans la politique de conservation des terres perméables, l’Agora de la Mersey vient s’implanter sur la dalle de parking du Sale Water Park déjà existante, en connexion directe avec le réseau de transport en commun mancunien, le métrolink et l’autoroute M60. Également proche de la balade cyclable reliant Carrington et Stockport, l’Agora, qui se veut d’échelle métropolitaine, jouit d’une libre accessibilité selon les multiples modes de transport disponibles dans la zone.

Plan Masse

Intentions

Le socle, rez-de-chaussée

Dans notre société actuelle, les questions autour de l’alimentation et de la production alimentaires deviennent de plus en plus importantes et nécessaires. L’Agora vient ici répondre aux problématiques contemporaines autour des chaînes de productions alimentaires en vigueur, et notamment le circuit de la viande.

Dans le contexte de l’abattoir, et la transformation de la viande, qui nous intéresse ici, l’ouvrier est peu à peu devenu un outil au même titre que les autres, subissant ainsi la “mécanisation” de son propre corps dans cet environnement industriel. C’est ce constat  que décrit Karl Marx en 1849 dans Wage Labour & Capital. Le rythme qui s’opère, subit par la rentabilité et le taux imposé, oblige les travailleurs à subir cette banalisation de la mort. A l’image de toute industrie, tout est compté et optimisé afin de toujours être plus productif et donc plus rentable aux dépens des travailleurs et par extension des animaux. Pour cela les ouvriers, sont totalement coupé du monde extérieur, n’ayant aucune ouverture vers ce dernier; perdant ainsi toute notion du temps, favorisant ainsi sa cadence de production. L’abattoir est vu comme quelque chose de sale, morbide, c’est pourquoi un processus de “dissimulation” les a rejetés en dehors des villes depuis le décret de 1807, de Napoléon. En venant ainsi cacher ces lieux, l’objectif était de “rendre l’inacceptable acceptable”. Cette distanciation des villes, de toute urbanité, des habitants environnants, mais également au sein de l’abattoir lui même a également joué sur son architecture, faisant de ces lieux des bâtiments étanches totalement refermés sur eux-mêmes. 

Le projet architectural vient remettre en cause le principe donc de dissimulation et de distanciation qu’ont pu subir ces métiers de bouche afin de tenter de résoudre, du moins partiellement, les problèmes de ségrégations de ces industries. Ceci vient être réalisé grâce à une plus grande transparence, et ce en plusieurs points, dans le but de réduire la souffrance des travailleurs, ainsi que la souffrance des animaux si l’on suppose que les deux puissent être liés. Cela vient donc impliquer une réorganisation complète d’un système en place, de la structure, du travail ainsi que des espaces.

Chaque fois qu’un travail est considéré comme moralement et physiquement répulsif par la grande majorité de la société, il est séquestré plutôt qu’éliminé ou transformé. Ici, au contraire, l’espace de transformation de la viande s’invite sur une grande dalle publique et piétonne. La clé passe par l’éducation du consommateur. L’important est de venir recréer le lien entre la production agricole et ce qui se trouve dans l’assiette des citoyens. Pour cela cet atelier de transformation vient s’installer sur le socle public au rez-de-chaussée. Ce bloc en béton vient s’ancrer sur cet espace urbain, là où actuellement il ne s’agit que d’une boite d’acier fermée excentrée de nos centres-villes. 

Gestion des flux en rez-de-chausée

Plan Rez-de-chaussée

Détail du sol public

Abattoir mobile

Organisation spatiale

Coupe Transversale

Coupe Longitudinale

Rails aériens

Organisation des niveaux de parking

Parcours du public

Parcours de la laine

Volumétrie

Coupe perspective

Vues et ambiances

Façades

Façade Sud
Façade Nord

Détails

Extrait de façade

Les golfs de la Mersey

Les golfs de la Mersey

Nouvelle figure résiliente du territoire Mancunien

GESLIN ADRIEN – PUYBERTIER  PIERRE – RISALETTO QUENTIN – ROCHER VICTOR

Projet de fin d’étude – EVAN – 2020

La navigation sur le site se structure selon un menu sur votre gauche. Pour passer de projet en projet, il vous suffit soit de cliquer sur la carte interactive soit de passer au projet suivant en cliquant sur le bouton tout en bas à droite de la page. 

Les golfs de la Mersey
TIME CHANGE
Lire la vidéo

Pour vous immerger dans le contexte des golfs de la Mersey, nous vous invitons à regarder la vidéo qui illustre la confession d’un golfeur, qui nous compte le changement de sa pratique dans un climat social et environnemental qui évolue. 

Causée par la révolution industrielle, la ville de Manchester commence à s’étendre à une vitesse étonnante au milieu du XIXe siècle, en faveur d’une urbanisation incontrôlée. Un grand nombre d’industries s’implantent dans la ville, faisant d’elle en 1835 « sans conteste la ville la plus industrialisée du monde ». Manchester fait à cette époque preuve d’un dynamisme étonnant : de nouveaux processus industriels apparaissent, une nouvelle façon de penser, de nouvelles formes d’organisation du travail, de nouvelles classes sociales accompagnées de pratiques culturelles nouvelles, se développent dans la ville.

Le territoire Mancunien

A la fin du 19 ème siècle, la pratique du golf se développe de manière conséquente au Royaume-Uni et au cœur des campagnes mancuniennes et apporte une certaine singularité dans la périphérie de Manchester. Ce territoire du Grand Manchester est aussi traversé par de nombreux cours d’eau. De par sa faible topographie, accompagnée d’importantes précipitations, il souffre d’inondations fréquente qui vont s’intensifier avec le dérèglement climatique.

Échantillonages

Un travail d’analyse a été entrepris sur les golfs autour de Manchester, afin de prendre la mesure des 7 établissements présents sur ce territoire. Les aspects économique, géographique, historique et contextuel ont fait l’objet d’un échantillonnage, confrontant 70 Golfs autour de Manchester.

Vulnérabilités du site

La construction de ce récit s’appuie aussi sur différents témoignages obtenus durant l’arpentage. Les entretiens menés sur les sites, nous ont permis de desceller quatre vulnérabilités : environnementale, sociale, culturelle et démographique, synonyme d’espaces à enjeux pour nos projets.

Le territoire de la Mersey

La figure d’étude singulière, traversée par la Mersey, fait émerger une frange dans la ville. Elle est le produit d’un héritage face à l’inexorable expansion urbaine. A proximité du centre urbain de Manchester, de nouveaux territoires, jusque-là dédiés à la culture sportive britannique, deviennent à présent des lieux stratégiques de cette future urbanisation : les golfs. 

Dans le contexte actuel où la pratique du golf à Manchester est en dépréciation, souffrant d’une diminution d’affluence importante, ces motifs seront à l’avenir vus comme des forts potentiels fonciers de la ville. A l’image du Boysnope Golf Club, faisant face à une baisse de sa pratique et la puissance financière de PEEL, un futur programme immobilier de 1400 pavillons sur ses terres, est exemple d’un possible devenir de ces territoires touchés par l’étalement urbain. Dans la prévision d’une libération foncière, synonyme de nouveaux quartiers pavillonnaires dans la frange de la rivière Mersey, nous prenons position à conserver le sol de ces golfs qui représente à l’heure actuelle une réponse résiliente, dans leur capacité à occuper le territoire.

 

Inventaires des dents creuses

Afin de répondre aux enjeux fonciers, un inventaires des dents creuses a été réalisé afin de requalifier les dents creuses, friches industrielles (comme Carrington) et les marges de la Green Belt. Le but étant de ne pas participer à l’étalement urbain par les golfs. Le tout dans une logique d’accès déjà bien ancrée et propice à un développement imperméabilisant peu les sols. Un inventaire a donc été réalisé comprenant 60 potentiels fonciers.

Lier les programmes

Par les programmes dits “spatiovores”, (qui occupe de l’espace) viennent s’implanter des projets qui fonctionnent de manière complémentaire mais qui peuvent aussi fonctionner sur les golfs à l’échelle du Grand Manchester de manière indépendante, comme valeur d’exemple.

Le bail écosystémique

Le bailécosystémique se fonde sur un détachement de la propriété du bien et la propriété du sol afin de permettre d’accéder à la propriété tout en garantissant la maîtrise foncière et la gestion du sol. Ce bail délivré par la collectivité bloque ainsi une partie de la spéculation foncière. Le bail écosystémique distribue un droit d’usage et un droit d’exploitation du terrain et non un droit de vente.

Situation de projet