Archives par catégorie: PFE 2021

Fuir ou Rester, habiter le monde post-covid

Laora Congestri et Valentin Chaput – Soliman Nessa et Florie Pineau

FUIR OU RESTER,

HABITER LE MONDE POST-COVID

Karlsruhe et la vallée de Pfinz, supports de nouvelles manières d'habiter

Crise sanitaire et enjeux contemporains

 
Dans le courant du mois de Mars 2020, la majorité de la population mondiale a subi une crise sanitaire inédite plongeant chaque individu dans un confinement inattendu. Cette pandémie a contraint chacun à des mesures de protection, mais aussi à des méthodes de travail nouvelles.
 
L’Homme s’est alors retrouvé enfermé chez lui. Ne pouvant sortir, selon la législation en vigueur du pays, qu’en ayant rempli une autorisation. Dans cette situation, les supports technologiques ont permis d’entretenir nos relations, de poursuivre notre travail et de sauvegarder notre économie. Cette crise a redéfini en un temps record nos relations sociales, mais aussi nos rapports aux espaces et nos mouvements.
 
À l’échelle de nos vies, cette crise est apparue pour certains comme une attente trop longue, un étouffement, une solitude, mais aussi une nouvelle façon d’aborder le travail, et même une source de créativité. Pour d’autres, elle constitue désormais une véritable opportunité de ne pas répéter les erreurs du « monde d’avant ». Un espace-temps en marge, dont il faut extraire les enseignements.


 
C’est dans ce contexte que le Pavillon de l’Arsenal préparait sa future exposition « Et demain, on fait quoi? 1 ». Une exposition composée de textes et d’images d’architectes, urbanistes, ingénieurs, designers, paysagistes, étudiants, professionnels de l’immobilier et acteurs de la fabrication de la ville et pour lesquels la crise doit être perçue comme un pli à prendre, un sursaut, une alerte.
 
L’exposition montre que la crise du coronavirus a eu pour effet d’accélérer des mutations dans de nombreux domaines, mais aussi de révéler des failles. Ainsi « les modes de vie urbains, les conditions de fabrications de la ville, tout comme leurs usages, et les façons d’habiter sont brutalement devenus, pour beaucoup obsolètes.2 »
 
Les articles, projets, images, dessins, tribunes… publiés font surgir plusieurs thèmes.  La notion de résilience3 par exemple apparaît comme un sujet majeur dans le futur de nos constructions. Daniel Kaufman4 parle de résilience de nos territoires, Paul Landauer 5 lui met en évidence combien les espaces de stockage déterminent notre capacité à faire preuve de résilience.  
 
Benjamin Cimerman lui, dans son article intitulé « Vers une capacité de transformation collective augmentée » milite pour une ère de l’expérimentation : « Nous vivons dans un monde où le doute, le questionnement et l’incertitude ne sont pas regardés comme des valeurs positives. Un monde hérité de la révolution industrielle, celui de la marche en avant du progrès. Nous gagnerions beaucoup à sortir de cette logique pour entrer dans l’ère de l’expérimentation, qui est intrinsèque à l’architecture ». Dans une autre tribune, « Violence du Rebond », Matthieu Poitevin aborde lui aussi le besoin d’expérimenter les modes de l’habiter : « Il nous faut proposer de nouvelles formes de vie collective qui inventent les lieux d’une vie possible pour ne pas étouffer. ». 
 
La question de la participation citoyenne aussi est abordée.  Francis Landron met notamment en avant qu’il nous faut repenser le monde d’après en intégrant davantage le citoyen, quitte même à ce que ce dernier prenne davantage de place dans la gestion de sa collectivité.  
 
Enfin, comme le souligne le collectif Arte Charpentier Architecte, la crise a rendu les petites villes désirables par leur échelle mesurée et leur lien direct avec la nature. Elles semblent faire l’objet de convoitises d’urbains en mal de campagne. L’attrait d’habiter dans une maison semble également peser dans la balance. Mais comment concilier cette envie sans accentuer l’étalement urbain ? 

1 – L’exposition d’abord virtuelle durant le confinement s’est depuis réalisée. On pouvait y consulter les articles sélectionnés par le Pavillon sur la crise. https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/

2 – Ibid

3 – Ce terme est actuellement en vogue dans les domaines de l’aménagement. Popularisé par la psychologie mais appliqué dans de multitude de domaines, le terme désigne la capacité d’un système à surmonter une altération de son environnement. En l’espèce il renvoie à l’identification de risques écologiques, économiques ou sociaux que le territoire est censé prévenir et en définitive résoudre ou dépasser. https://www.sciencespo.fr/

4 – Kaufman D., 2020, « Demain au-trement ? », Et demain on fait quoi ?, https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/11567-demain-autrement.html

5 – Landauer P., 2020, « Le grenier et la tombe », Et demain on fait quoi ?, https://www.pavillon-arsenal.com/fr/et-demain-on-fait-quoi/11595-le-gre-nier-et-la-tombe.html

Le Post-covid : scénario de projection. 

 
Au regard des enjeux contemporains que la crise sanitaire a révélé, il nous paraissait intéressant d’anticiper l’évolution d’une aire métropolitaine comme celle de Karlsruhe dans un scénario de crises à répétition. Pour ce faire, nous avons acté une projection à l’horizon de 2050 dans laquelle les crises sanitaires à répétition ont profondément changé les choix et les lieux de vie des habitants. 
 
Dans ce cadre, la question des mobilités – et de l’immobilité – est primordiale et participe à une redéfinition de l’occupation du territoire.  
 
Tout comme durant la crise actuelle, on observe dans notre scénario un phénomène migratoire des populations des villes vers les zones péri-urbaines ou rural. Deux situations se dessinent, l’une située dans l’hyper-centre de la ville, faisant le constat d’une dé-densification et l’autre située en zone périurbaine faisant le constat d’une densification. 

Portrait d’une métropole diffuse  

 
Afin de se donner un support à ces expérimentations, c’est donc vers la ville de Karlsruhe que l’on se tourne. Une fois placée dans ce scénario de crises à répétitions et de fuites, s’intéresser à cette ville allemande nous apparaît comme l’occasion de revoir l’organisation du territoire en fonction de ses caractéristiques. 
 
 
Hors temps de crise, la ville de Karlsruhe est une métropole frontalière composée de 310.000 habitants. En terme démographique, la ville projette une augmentation de 30.000 habitants d’ici 2030.  En réponse à cette densification prévue, Karlsruhe souhaite contenir l’expansion et l’étalement urbain en définissant des aujourd’hui une limite claire à l’emprise de la ville. On imagine alors aisément que la densification prévue sera verticale. Néanmoins, cette évolution démographique de la ville dépend en majeure partie de la politique migratoire allemande. Provenant de pays tels que la Turquie, l’Italie ou encore la Roumanie, on peut supposer que ces migrations cesseront avec le scénario mis en place. 
 
De par sa situation géographique, la ville de Karlsruhe est une métropole frontalière qui, aujourd’hui déjà, est sujette à des mouvements pendulaires très forts et des mouvements de populations caractéristiques du territoire transfrontalier. La ville de Karlsruhe se situe sur un vaste réseau ferroviaire et autoroutier la plaçant au point de rencontre de plusieurs pays européens avec le reste de l’Allemagne. Elle est également tout autant connectée à son territoire proche avec son système de transport très développé sous la forme d’un Tram-train desservant toute la région depuis l’hypercentre. Karlsruhe apparaît alors comme une métropole ultra connectée tant internationalement que localement. 
 
 
 
De par sa connexion à son territoire proche, l’emprise de la ville peut être revue en fonction du Tram-train. On l’a vu, la ville veut limiter son expansion et on observe déjà une densification périurbaine plus ou moins contrôlée le long de ce réseau. Comparable à l’exode projeté, la population de la métropole correspond plus à la somme de ces petites et moyennes villes qui jalonnent le dessin du réseau de Tram-train et propose une connexion forte avec l’hypercentre. Un endroit où s’observe cet exode et cette extension annexe de Karlsruhe correspond aux différentes vallées dans lesquelles s’enfonce le Tram-train. C’est notamment dans la vallée de l’Alb ou celle de la Pfinz que l’on trouve des petites et moyennes villes qui se sont développée en fond de vallée, proche d’arrêt de Tram-train. Ces différents regroupements de population sont aujourd’hui comparables à des extensions directes de Karlsruhe à la manière de quartiers toujours très connectés. 
 
 
 
Ainsi, Karlsruhe apparaît comme une métropole diffuse. En y appliquant notre scénario, à l’échelle internationale, on peut aisément imaginer que cette image pourrait être fortement remise en question. Quant à l’échelle locale, cette image pourrait être seulement altérée.  
 
De ce fait, on pourrait imaginer de renverser la tendance démographique que projette la ville et aller vers une dédensification forte au niveau de l’hypercentre sous la forme d’une fuite de la densité redessinant la ville de demain. Du côté du périurbain, la fuite de la ville, guidée par le Tram-train, trouverait une finalité sous la forme d’une densification d’un nouveau genre, soucieuse des nouveaux questionnements relatifs au scénario. 

Dédensification et densification : deux situations complémentaires 

 
Avec ces fuites que l’on projette sur Karlsruhe et son territoire proche, deux modifications s’observent : la dédensification et la densification. Ces deux modifications deviennent sources de pleins et de vides. Des jeux de soustractions et d’additions apparaissent alors sur deux situations auparavant opposées, mais ici devenues complémentaires : l’hypercentre et le périurbain.  
 
Le scénario ainsi que le caractère singulier de Karlsruhe que l’on décrivait plus tôt (Cf. Ville diffuse et mobilités accrues) dessinent la complémentarité de la ville et du périurbain dans la vision du territoire de demain. 
 
Cet équilibre du territoire en termes de densité de population, qui apparaît comme plus que spéculatif, s’observe pourtant déjà avec la crise actuelle. Depuis début 2020, on peut citer la carte française des présences humaines lors des différents confinements où, les points chauds de densité ont laissé place à une densité diffuse répartie sur le territoire. 
 
 
Afin de se donner un cadre et une approche systématique entre l’hypercentre synonyme de dédensification et le périurbain synonyme de densification, c’est ici que l’on porte notre choix sur deux situations : 
 
 
 
 
 
Pour la première situation située logiquement en périurbain, on part ici du fait que ces mouvements de population ayant pour départ l’hypercentre suivront le dessin du Tram-train comme cela se fait déjà. Leur fin est projetée dans les petites et moyennes villes accrochées au réseau ferroviaire. Dans le scénario, les personnes qui quitteront la ville voudront néanmoins garder une accroche à l’hypercentre et c’est ici que l’on repense aux vallées qui sont aujourd’hui déjà perçues comme des quartiers de Karlsruhe. Notre choix se porte sur la vallée de Pfinz, située à l’est, et plus particulièrement la ville de Remchingen. Petite ville située en cœur de vallée et actuellement en pleine expansion démographique, Remchingen pourrait être un des points de chute des fuites et surtout un endroit test pour penser une nouvelle façon de densifier le périurbain au regard des attentes de « ceux qui fuient ». 
 
Pour la deuxième situation, qui dit exode urbain et dédensification dit mouvement de population. Afin d’observer facilement un avant-après, la situation dans l’hypercentre se trouve dans le quartier le plus ancien et surtout le plus dense située au sud-est : Südstat. L’état projeté sera celui d’un quartier ayant perdu une majeure partie de sa population et devant faire face à l’enchaînement des crises sanitaires. Pour ne pas se perdre, l’idée est de concentrer l’expérimentation et l’anticipation de ce que pourrait être la ville de demain autour d’un îlot test accueillant différentes interventions répondant aux besoins futurs des habitants que l’on appellera « ceux qui restent ». 

Le prix de la richesse

Lire la vidéo

La ville de Karlsruhe abrite des entreprises qui incarnent la réussite du modèle industriel allemand. Deux grandes emprises industrielles se détachent particulièrement : La raffinerie MiRo et l’usine de camion Mercedes Benz. 

Alors que la raffinerie Miro couvre approximativement le quart des besoins en essence du pays, l’usine de camion Mercedes est la plus importante usine de camions au monde et assume un rythme de 500 camions par jour. Le paysage productif de la ville ne s’arrête cependant pas à ces usines, car une vaste zone d’activité ceinture la ville d’Est en Ouest, englobant la gare et le port. La présence des réseaux viaire, ferroviaire et fluviale procure à cette zone une importance stratégique pour le commerce, tout en entraînant une grande complexité spatiale qui nuit à sa qualité urbaine. Nous nous interrogeons donc sur le renouvellement de cette zone, en prenant en considération les laissés pour compte du modèle allemand, et de concilier qualité de vie, qualité de ville et production économique. 

Le modèle allemand a deux visages, celui d’une puissante industrie rayonnant sur le monde, et celui d’une implacable économie, laissant derrière elle les plus démunis. Le prix de la richesse, c’est la précarité de ceux-là. Pour illustrer cette vulnérabilité, nous avons brossé quatre portraits de ceux qui subissent ce modèle. Ces quatre figures sont un migrant, un retraité, un travailleur précaire et une femme isolée.

La précarité en Allemagne

Commençons par Mjad. Cet ingénieur est arrivé parmi les 20 000 Syriens durant la vague migratoire de 2015. Hébergé dans un centre d’accueil avec sa famille, il est en attente d’un titre de séjour qui lui permettrait d’avancer. Pour faire valoir ses compétences et s’intégrer pleinement dans la société, Mjad aurait besoin d’apprendre la langue, mais également d’être accompagné dans les démarches administratives nécessaires pour trouver un emploi ou un logement.

Poursuivons par Joachim, un retraité aux 350 € de pension mensuels. Alors qu’il a travaillé et contribué à la société toute sa vie, Joachim fait désormais partie des 17 % de retraité vivant sous le seuil de pauvreté. Pourtant Joachim n’est pas le plus à plaindre. Sa bonne santé lui permet d’être un Pfandsammler, c’est-à-dire un chasseur de consignes de canettes et de bouteilles en plastique. Il aimerait obtenir un mini-job pour mieux compléter ses revenus. En outre, quelque 450 000 retraités ne touchent que 350 € de pension. Ils ont alors besoin d’un lieu accessible pour finir décemment leur vie.

Voici maintenant Heinrich Zimmel. Son emploi à temps partiel ne lui permet de répondre aux besoins de sa famille. Il comble alors ce manque par un mini-job. En Allemagne, 12 millions de travailleurs ont un mini-job, dont la rémunération correspond à une gratification de stage en France. Heinrich rêve d’une réorientation professionnelle, de trouver une formation compatible à son emploi du temps, afin d’exercer un métier épanouissant qui comblerait les besoins de sa famille.

Enfin, nous vous présentons Heike. À la suite de violence conjugale, Heike élève seule son enfant. En Allemagne, il existe 1,6 million de familles monoparentales, et dans deux tiers des cas, c’est à la femme que revient la charge de l’enfant. Heike travaille donc à temps partiel pour s’occuper de son fils Karl. Elle a besoin d’un soutien psychologique, mais aussi d’une solution pour faire garder son enfant et ainsi reprendre une activité professionnelle à temps plein.

Le Spatial Agenda

Mettre un visage sur ces précarités permet d’humaniser et de faire exister ceux-là mêmes qui sont souvent réduits à de simples problèmes statistiques. D’autant plus qu’en analysant la structure sociale de la ville, nous n’avons pas pu déterminer de quartier sensible, où se concentrerait la pauvreté. Cette mixité sociale est sans doute bénéfique, mais elle contribue également à rendre invisibles des personnes se sentant déjà exclues de la société. La spatialisation de l’action sociale disséminée à travers la ville montre cet état de fait. Pour situer notre intervention, nous avons donc porté notre regard sur la politique de la ville à travers le « Spatial Agenda ». Ce document est une sorte plan directeur à l’échelle de ville. Cette attitude pragmatique nous permet d’être en prise le réel d’un territoire dont nous sommes tenus à distance.

Il ressort de ce document une figure urbaine nommée cordon dynamique. Cette zone où se cumulent les réseaux viaire, ferroviaires et fluviaux, zone productive et commerciale, cherche aujourd’hui un second souffle. La ville parle donc d’un « espace mal défini », mais qui constitue pourtant l’épine dorsale de son économie. La volonté est donc de stimuler la croissance là où l’espace offre un développement stratégique, c’est-à-dire dans les nœuds de mobilité, à l’exemple du quartier de la gare, propice aux commerces. L’objectif de la ville est donc de valoriser la forte connexion de cette zone aux réseaux de transport, en renouvelant l’activité pour développer les affaires, le commerce et la recherche. L’idée est de créer des points de convergence pour la production, la recherche et la logistique. La ville pense le cordon dynamique comme un terrain fertile, qui pourrait accueillir des start-up, mais aussi d’autres innovations inattendues. Bien que le spatial agenda ne soit pas une approche réellement dessinée, on comprend alors vers quel type de développement tend cette zone. Nous vous proposons donc maintenant un approfondissement de ce fameux cordon dynamique. Sans remettre en question les analyses et les volontés de la ville à son égard, nous avons entrepris de le décortiquer, car derrière un zoning globalisant, se cache une richesse d’usage et de tissus. Entre industrie, atelier et autres commerces, le cordon est densément constitué. Parmi toutes ces boîtes, nous y décelons également des lieux de cultes et de loisirs. Bien qu’il apparaisse comme une rupture entre la ville et sa périphérie, on rencontre de grands corridors paysagers qui se nouent avec le cordon dynamique. Ces continuités paysagères offrent une opportunité pour requalifier l’espace public du cordon, qui subit l’abondance des réseaux. S’il est propice aux affaires, l’espace ne l’est pas pour les piétons, ce qui accentue cette idée de frange détachée de la ville. Il existe bien évidemment des transversales à ce cordon. La plupart d’entre elles sont automobiles et n’offrent guère plus qu’une traversée. Cependant, on note également des passages pour des mobilités douces, à vélo, à pieds ou en tramway, offrant alors la possibilité de développer des haltes et des points d’entrées dans le cordon. Nous avons également noté que sous cette grande figure se cache une réalité plus hétérogène. Ainsi, nous avons distingué plusieurs séquences à ce cordon, selon son épaisseur, sa densité, son accessibilité, mais aussi en fonction des tissus qui le bordent.

La question est alors : comment faire bénéficier ce champ des possibles à Mjad, Joachim, Heinrich et Heike ? Nous avons imaginé quatre programmes répondant à leurs difficultés. Toutefois, ces programmes ne sont pas exclusifs, mais inclusifs. Nous avons développé une programmation qui s’adresse au plus grand nombre et ne cherche pas simplement à répondre à une situation d’urgence.

Les projets